• Suicide Squad (CAC)

    Bienvenue dans cette Critique À Chaud ! La Critique À Chaud, c'est quand je vois un film au cinéma, et que j'en fais une review rapide dans les heures qui suivent ou la journée d'après, quand le sentiment d'euphorie – ou de dégoût bien souvent – est encore palpable.

    Aujourd'hui, Suicide Squad, de David Ayer !

    Ce à quoi je m'attendais

    Pour être tout à fait honnête ? À rien.

    Le film Suicide Squad allait être, pour moi, un effet de mode. Dès que j'ai vu les premières affiches et les bandes-annonces, j'ai tout de suite pensé que cela allait être un fiasco monumental. Non pas pour le casting, qui était ma foi plutôt original, puisqu'il est composé en majorité (à ma connaissance) d'acteurs et d'actrices qui ne sont pas des habitués des blockbusters.

    Non, c'était simplement pour le… principe. En été 2014 est sorti un gros calibre Marvel : les Gardiens de la Galaxie. Un rapide succès, et je l'admets, un pari osé, car pour balancer au public une obscure équipe de malandrins, il faut avoir des balls. Dans la foulée, tous les studios ont voulu se lancer dans le film de super-vilains/anti-héros. Cut sur Deadpool, Sinister Six (qui, reconnaissons-le, était supposément en chantier avant la sortie des Gardiens de la Galaxie, mais comme Sony en reparle à nouveau alors qu'on a encore jamais vu quelque image, ça compte), et, bien entendu, chez la Distinguée Concurrence : Suicide Squad. Deadpool ayant été une immense réussite commerciale, et suite à la réception moyenne de Batman v Superman, Suicide Squad allait devoir assurer au box-office.

    Pourtant, même au sein de DC/Warner, la concurrence était rude. En effet, la division animation de Warner Bros a sorti, en été 2014 (quelle coïncidence !) le long-métrage Batman : Assault On Arkham. Basé dans l'univers de la série de jeux Arkham, le film n'est pas centré sur Batman, malgré son nom, mais bel et bien sur la Suicide Squad. Sans être excellent, le film était très bon, prenant son temps pour établir des relations entre les personnages, compliquer les intrigues, etc. C'était violent, cru, et clairement établi que les méchants étaient méchants.

    Puis dans la section sérielle, on retrouve l'Arrowverse (composé désormais d'Arrow, Flash, Supergirl et Legends of Tomorrow), qui nous présente sa propre version de la Suicide Squad. Plus restreinte, moins crue, moins bien réussie, mais tout de même assez solide (relativement, au vu de la qualité discutable d'Arrow).

    Avec tout cela en tête… non, je n'attendais rien de la part de Suicide Squad.

    Absolument rien.

    Ce que j'ai vu

    Et j'ai bien fait.

    En sortant du cinéma, j'ai entendu beaucoup de personnes dire combien ils en attendaient de ce film et combien ils avaient été déçus. BOOM, SUCKERS ! Faites comme le Villain Theorem ! Faites-vous un masque de désillusion avec Agents of SHIELD, rincez-vous la bouche avec une bonne rasade d'ennui grâce à Arrow, et vous verrez, soudain, que toutes les adaptations de comics vous paraîtront tellement moins ratées…

    Mon avis ?

    C'était correct. Beaucoup de problèmes, qui sont d'ailleurs représentatifs de l'incapacité de Warner Bros à établir son foutu DCEU, mais également quelques trucs sympas – ou en tout cas qui ne m'ont pas paru ouvertement désagréables – si j'ose dire.

    Points négatifs

    • L'intrigue démarre sur une stupidité sans nom

    Le méchant dérobe un artefact et libère une entité malveillante. Où donc ? Dans le placard d'Amanda Waller.

    Amanda Waller. Genre LA personne, avec Batman, qui a des plans de secours au cas où ses plans de secours n'auraient pas fonctionné. LA personne qu'il est impossible de doubler, de tripler, qui sait tout, qui connait tout, qui est la plus PUISSANTE politiquement et militairement. Amanda Waller, cette personne-là… laisse un artefact – dont elle SAIT qu'il est dangereux – dans… son… placard. Sans surveillance. Et le pire ? C'est qu'elle sait également que le méchant est une créature aussi dangereuse que mauvaise, et qu'elle compare à Superman sans hésiter. Bien ouéj, Amanda.

    Bon, ok, pour sa défense, il est peut-être possible qu'elle l'ait fait "exprès" pour justifier le lancement de son projet Suicide Squad… mais ne me faites pas croire que c'est ce qu'a voulu David Ayer !

    • Capture the Flag : spéciale kassdédi aux gamers

    À plusieurs reprises, Rick Flag se fait attraper par les sbires des méchants, et il faut que la Squad vienne se battre pour le récupérer. C'est littéralement du Capture The Flag, style de jeu dans lequel deux équipes s'affrontent pour piquer le drapeau de l'adversaire et le ramener dans son camp.

    C'est l'un des seuls moments à m'avoir fait rire. Et je crois pas que c'était intentionnel, ça, par contre.

    • Les relations hommes/femmes et femmes/femmes

    Suicide Squad a l'air de croire que ce qui définit un personnage, c'est sa relation à l'être aimé. Par exemple, Katana (alias Tatsu Yamashiro) est définie par la mort de son mari Maseo, dont l'âme est emprisonnée dans l'épée qu'elle brandit. Ça donne une scène qui se veut touchante, juste avant le boss final, quand Katana confesse son souhait de mourir au combat pour le rejoindre enfin dans l'après-vie. Bon, déjà, ça sort de nulle part, car elle a eu, genre, 3 répliques en 1h50 (plus sur ça après), mais ensuite, il y a plusieurs trucs qui viennet totalement détruire ces quelques secondes. L'actrice essaie vraiment de communiquer son désespoir : elle n'a plus de masque sur le visage, on la voit en sanglots (ooooouuuuuh symbolisme !) et… et ben elle parle à une satanée épée, quoi… Devant un Boomerang qui dit à voix haut qu'il adorerait se la taper… Et enfin, comble du ridicule, puisque l'âme de son mari est piégée dans le sabre, elle ne pourra jamais le retrouver dans l'au-delà. Tragique, ou mal écrit ?

    La deuxième relation, c'est Rick Flag/June Moone, alias l'Enchanteresse. Déjà, out of nowhere, ils sont en couple, ce qui semblait être une mauvaise idée DÈS LE DÉBUT, mais à cause de ça, ni l'un ni l'autre n'a de personnalité ! C'est juste du "mais je l'aime !" en veux-tu en voilà par wagons entiers. Tellement creux que je n'ai rien à dire de plus.

    La troisième relation, c'est Harley Quinn/Joker. Au-delà de ce qui est clairement une fan fiction du scénariste, qui considère le Joker comme un gros amoureux transi, il est malheureux de voir un acteur comme Jared Leto gaspillé pour mettre en valeur la Mary Sue de service. Il est juste là pour rendre Harley encore plus importante que ce qu'elle devrait l'être, et Harley elle aussi, par conséquent, n'a aucune personnalité en dehors de penser à son "poussin".

    Enfin, si on applique le test de Bechdel, on s'aperçoit avec tristesse que le film ne s'émancipe pas des standards établis.

    Y a-t-il au moins deux femmes identifiables ? Oui, carrément. Waller, l'Enchanteresse, Harley, et Katana font partie des premiers et seconds rôles.

    S'adressent-elles la parole ? Tristement, oui et non. Waller s'adresse toujours à l'assemblée ou alors distribue un ordre agressif, Katana ne parle à personne, il n'y a que Harley et l'Enchanteresse qui ont un véritable échange.

    Parlent-elles d'autre chose que d'un homme ? Foirage total. Le seul échange entre Harley et l'Enchanteresse tourne autour du "poussin". Bon, il y a un petit twist, mais c'est tout de même une conversation centrée sur ça !

    • Harley la Mary Sue

    Tant qu'on est sur le sujet, tiens… Je pense pouvoir dire que Harley Quinn est le personnage que j'ai le plus détesté tout au long du film. Je n'en pouvais tellement plus que j'en étais à soutenir le côté des méchants pour qu'ils la tuent, et j'étais vraiment heureux quand elle se prenait des torgnoles !

    Au début, j'avais un très mince espoir. Contrairement à beaucoup de fans qui s'insurgeaient de voir ses petites fesses moulées dans une culotte en vinyle (et contrairement à ceux, bien plus nombreux, qui en étaient ravis), ça ne me dérangeait pas de voir Harley sans son costume classique. Je m'attendais juste à des petites remarques cinglantes et bien placées, un comportement un peu psychotique, le tout harmonieusement équilibré pour apporter un personnage frais qui ne verse pas dans le Deadpool.

    À la place, on a eu une Mary Sue. Harley est insupportable, ses blagues tombent à plat, et tout le monde essaie de nous la hyper. Un exemple qui m'a tué : dans un flashback raconté par Waller, le Joker et Harley sont en voiture, poursuivis par Batman. Alors que la narration nous dit qu'elle est encore "plus cinglée et plus téméraire" que le Joker, on voit ce dernier appuyer sur l'accélérateur et foncer dans l'eau du port, tandis qu'une Harley désespérée lui hurle qu'elle ne sait pas nager. Ouais. Tellement plus cinglée et téméraire, ooouuuh…

    Et comme si ça ne suffisait pas, sans aucune raison, tous les personnages l'adorent ! Cette enfoirée passe son temps à trahir ses camarades, à les piéger, à les critiquer… mais elle est tellement endommagée qu'ils ne peuvent s'empêcher de l'aimer ! Même le Joker remue ciel et terre pour la retrouver ! Oh, et quand elle s'échappe, Deadshot lui tire dessus et fait exprès de la rater pour qu'elle vive libre. Et tous les autres (en particulier Boomerang, censé être le gros bâtard de service) le félicitent pour son acte. Bon, la fuite de Harley ne dure pas, parce que sinon on aurait perdu tout le public masculin a à peine 2 tiers du film, mais, quand ils la retrouvent… personne ne lui en veut ! Pire du pire, c'est même grâce à elle qu'ils battent le méchant.

    Et en fin de compte, elle obtient tout ce qu'elle veut…

    • Joqui ?

    Mettre Harley dans un film sans le Joker, ça parait… ridicule. C'est terrible, parce que du coup ça signifie qu'on n'a pas suffisamment confiance en Harley pour être un personnage complet toute seule. Mais ça signifie aussi qu'il a fallu engager un Joker. Jared Leto remplit le rôle.

    Dès le départ, je l'affirme, j'ai fait partie des sceptiques. Non pas pour l'acteur, à nouveau, puisqu'il avait déjà été osé d'engager Heath Ledger précédemment dans le rôle, mais pour le personnage en lui-même. J'ai trouvé son design complètement stupide et son rire d'un ridicule… mais d'un ridicule ! J'avais l'impression d'entendre un canard qui imitait l'Empereur Palpatine.

    Mais le plus gros gâchis, ce sont les 5mn durant lesquelles on voit le personnage. C'est tout. Juste cinq petites minutes. Un énorme battage médiatique sur le "method acting" de Jared Leto, les bandes-annonces le mettaient beaucoup en avant, mais finalement on ne l'aperçoit que quelques 300 secondes et puis pouf, fini ! Et tout ça pour quoi ? Tout ça pour le twist final qui permet de battre le méchant.

    Je… RÊVE !

    • Des méchants tellement nuls…

    Des entités supérieures veulent détruire le monde. Wow. Ça c'est original. Je veux dire, Apocalypse dans X-Men, Ultron dans Avengers, Fatalis dans Fant4stic, Zod dans Man of Steel, l'Ogdru Jahad dans Hellboy, Parallax dans Green Lantern…

    Pire, on nous présente les méchants comme équivalents, voire supérieurs à Superman. La Suicide Squad est composée d'humains sans pouvoirs en grande majorité. D'ailleurs, à part l'Enchanteresse et El Diablo… aucun n'a de pouvoirs ! Juste Killer Croc, à la limite, qui est plus fort que la moyenne et peut respirer sous l'eau, mais sinon c'est tout.

    Au final, on a donc non pas un, mais DEUX Supermen, qui se font défoncer comme il faut par une pin-up en collants, un fana de gun, un autre fana de gun, une fana de katana, et un mec qui lance des boomerangs…

    Et pour finir, les méchants se font battre de la pire manière qui soit.

    • Katana, pourquoi ?

    Je suis un grand fan de Katana. Je la kiffe. Je la surkiffe. J'ai adoré la version présentée par Arrow (et je déteste Arrow, au cas où ça n'était pas encore suffisamment clair…) et j'adore le personnage dans les comics.

    Mais au final… ben comme presque tous, elle ne sert à rien. Pas de personnalité. Elle parle qu'en Japonais donc personne la comprend, et étant une justicière, elle refuse de se mêler aux autres membres de l'escadron… donc personne n'interagit jamais avec elle.

    Ok, c'est dans le personnage.

    Pas ok, c'est un personnage gâché, et ne pas l'inclure aurait pu donner davantage de développement à un autre, comme par exemple Slipknot.

    • Slipknot, pourquoi ?

    C'est triste de savoir qu'ils ont engagé un acteur juste pour tuer le personnage deux minutes plus tard. Spoiler ? Déconnez pas, Slipknot n'a droit à aucune introduction, contrairement aux autres personnages, on nous le montre d'un coup comme ça, d'abord sur une photo sortie de nulle part, puis en vrai et, pour finir, il est joué par une minorité ethnique.

    C'était évident qu'il était là juste pour se faire tuer.

    • Batman le bâtard, Batman l'inconsistant

    Dans Batman v Superman, on nous présente un Batman aigri à la sauce Miller, très inspiré de The Dark Knight Returns. Il est archi-violent, désillusionné, il en est au point où il tue sans trop de remords.

    Dans Suicide Squad, soudain, Batman ne tue plus. Sans autre bat-raison, sûrement, qu'un film Suicide Squad sans Deadshot ni Harley Quinn ni Killer Croc ni Joker aurait été diablement court. Aucune bat-explication n'est donnée. Batman sauve Harley de la noyade, allant jusqu'au bat-bouche-à-bouche pour la bat-secourir. Ça, c'est plutôt gentil !

    Mais bat-tabasser Deadshot devant sa fille de 11 ans dans une allée sombre , ça, par contre… c'est bâtard. Le mec, il voit un enfant, rien à foutre, il défonce du méchant. C'est exactement comme ça que s'est passée la mort de ses parents ! Un inconnu en noir s'en prend à un parent et son enfant dans une ruelle ! WHAT THE BAT-FUCK ?!

    Malheureusement, ça, c'est révélateur d'une chose : le clair manque de communication au sein de l'équipe de production du DCEU. Là où on accuse Marvel/Disney d'avoir trop la main-mise sur le processus créatif et d'entraver la liberté artistique, il semblerait que le contraire porte préjudice à DC/Warner. En seulement trois films, cinq si l'on compte les bandes-annonces de Wonder Woman et de Justice League, les personnages ne cessent de changer de comportement !

    • Tant d'introductions !

    Présenter les personnages, c'est bien. Ça permet de vite se faire une idée de leur personnalité, pour les rares qui en ont une.

    Présenter trois les fois les mêmes personnages, en revanche… Par conséquent, on ne nous introduit pas vraiment les autres protagonistes, et le prologue se traîne pendant presque une trentaine de minutes. Oui, on le sait, Deadshot n'aime pas qu'on le menace, Deadshot n'aime pas l'autorité, Deadshot aime les guns. Oui, on le sait, Harley est une fifolle, Harley est amoureuse de son poussin, Harley est superficielle.

    Mais ce mec, là, qui lance ses boomerangs… oui, lui, là, dont on nous dit que c'est un gros bâtard de premier choix, un lâche et un sournois… ben à part qu'il essaie de se barrer au début parce qu'il est sceptique et qu'il aime boire de la bière, je suis désolé… il est super appréciable !

    Tu vois ce que tu fais, film ? Tu me donnes envie d'être copain avec un mec appelé Capitaine Boomerang !

    • Suicide Deadpool of the Galaxy

    Héros à la morale douteuse ? Check.

    Antagoniste menaçant et mille fois plus douteux ? Check.

    Jolie nana en tenue moulante ? Check.

    Bande-son composée de musique pop ? Check.

    À la différence de GotG ou de Deadpool, cependant, qui gardent leur ton décalé du début à la fin, Suicide Squad charge drastiquement de style à partir d'une heure écoulée, et devient un banal film d'action. C'est comme si les scénaristes avaient été remplacés par des mecs à qui on a donné zéro infos.

    • Will Smith

    Deadshot, interprété par Will Smith. À nouveau, ça me dérange aucunement. Ça m'a même permis de bien rigoler quand le personnage fait une critique acerbe de sa femme, sachant que Jada Pinkett-Smith joue dans la série Gotham (oui… je hais la série Gotham… elle me rend malade…).

    Mais bon sang, y a pas que lui, dans le film ! Ok c'est le plus gros cachet, ok il a vraiment besoin de rebooster sa carrière après After Earth, ok, il a vraaaaiiiiment besoin de faire oublier toutes les débilités que raconte son fils… mais y a d'autres personnages, quoi ! Ça sert à rien de nous montrer autant de jouets si au final c'est juste pour avoir toujours la même figurine et regarder les autres derrière une vitrine.

    • Diverses petites choses encore

    Le film se déroule sur une temporalité bancale. On ne sait pas vraiment quand quoi commence ni combien de temps ça dure. À un moment vers la fin, il est révélé que trois jours se sont écoulés entre l'assemblement de l'équipe et son déploiement dans la ville. Ah bah bon.

    En trois films, le DCEU a ravagé Metropolis, une partie des fonds de l'océan Indien, Gotham City et Midway City.

    Samsung a dû payer très cher pour les placements de produit. Samsung a certainement viré tout son département marketing à l'heure qu'il est.

    Certaines répliques sont juste… crétines : "You're an EVIIIIIIL lady !"

    La 3D n'apporte absolument rien hormis un trou supplémentaire dans mon porte-monnaie.

    Cara Delevingne est une actrice épouvantable.

    Le combat contre le méchant fait très boss de jeu vidéo. De mauvais jeu vidéo.

    La scène post-générique tente de nous faire monter le suspense sur Justice League, alors qu'on sait dores et déjà que ça sera un foirage total.

    Points positifs

    • Côté comics assumé

    La photographie et les costumes des personnages assument le côté comics. C'est haut en couleur, et c'est décalé. On voit brièvement le costume original d'Harley, Deadshot porte son masque et fait montre de ses qualités stupéfiantes de sniper, Croc se déplace comme un crocodile… C'est dommage que, quand l'intrigue commence, ce côté kitsch s'estompe pour laisser place à de l'action pure et dure.

    • Effets spéciaux tout à fait corrects

    En particulier ceux de l'Enchanteresse, tant lors de ses transformations que ses déplacements. Il y a quelque chose de véritablement inhumain à l'entendre parler et à la voir bouger.

    De même, les sbires des méchants, bien que moins convaincants, dégagent une aura de malaise de par leurs mouvements et leur allure digne d'un zombie lovecraftien.

    Pareil pour Croc. J'ignore si ce sont uniquement des effets pratiques ou un mélange de pratique et de numérique, mais il m'a paru très convaincant dans le genre mec costaud mal dans sa peau (littéralement) et qui souffre.

    • Scènes d'action tout à fait correctes, quoiqu'un peu mollassonnes

    Tout est dit. On ne ressent pas vraiment de tension ni de suspense, puisqu'il est plus ou moins clair dès le départ qui va crever et qui va survivre (indice : Will Smith et Margot Robbie durent jusqu'au bout (deuxième indice : la moitié des membres de l'escadron font partie de l'univers de Batman)), et qu'il est simplement question de savoir quand on va les voir bouffer les pissenlits par la racine.

    Cela dit, quelques scènes de baston retiennent l'attention. Surtout celles où, bizarrement, Harley se fait cogner dessus. Celles-là, ce sont les meilleures.

    Les… meilleures…

    • Les membres moins mis en avant sont bizarrement plus attachants

    El Diablo, de par sa nature à la fois repentante et destructrice, apporte une touche d'humanisme dans un groupe composé autrement exclusivement de sociopathes. C'est le seul qui semble vraiment savoir tirer la ligne entre le bandit et l'être humain. Dommage qu'on ne le voie pas tellement en action.

    Boomerang, aussi, est très amusant, grâce à sa spontanéité. Son amour pour les licornes en peluche rajoute une petite caractéristique décalée, il s'avère assez drôle à voir en combat et quand il drague Katana (amour non partagé), et sa réaction face au caméo de Flash est impeccable. La première chose qu'il fait en enfilant son équipement ? Boire une bière. C'est étrange, mais j'ai l'impression que le rendre aussi sympathique n'était pas volontaire, quand on voit ce qui lui arrive tout au long de l'aventure.

    Enfin, Killer Croc, dans une moindre mesure, dégage également un fort capital sympathie, dans le genre gros costaud pas si méchant que ça (et qui semble directement calqué sur King Shark d'Assault on Arkham). Il demeure de fait assez fidèle à quelques versions des comics, là où d'autre le présentent uniquement sous l'angle du monstre cannibale.

    • La scène du bar

    Même si la scène n'existe vraisemblablement que pour désigner le prochain qui mordra la poussière, elle est assez touchante. Quand Harley la boucle. C'est la première, et seule, fois qu'on voit tous ces méchants réunis au même endroit. Ils sont déprimés, mais ils prennent du bon temps. Ils discutent. Entre méchants. Ce n'est pas sans rappeler un certain épisode de Batman : The Animated Series, où des méchants se réunissaient autour d'une partie de poker. Si ce n'était le contexte, la scène du bar passerait vraiment pour un vendredi soir classique dans un monde de super-vilains.

    • Les scènes avec le Joker

    Pas le Joker lui-même, mais bien les scènes dans lesquelles il apparait. Elles sont presque toutes inspirées du roman graphique Joker de Brian Azzarello et Lee Bermejo. Même Jonny Frost fait quelques apparitions ! L'esthétisme et l'atmosphère rappellent fidèlement ce comic, et il est agréable de voir le Joker traité, non pas comme un "don" ou comme un "terroriste", mais comme un vrai caïd du crime. On voit que ses sbires ne sont pas vraiment là pour le fun, mais parce qu'ils veulent se faire de la thune. C'est une sensation que l'on ne retrouve ni dans Batman 1989, ni dans The Dark Knight.

    Verdict

    Suicide Squad s'est tiré une balle dans le pied. À l'aide d'une passoire. C'est un exploit.


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